Icône de Facebook
Icône de LinkedIn
 

ICEA

Institut de coopération pour l'éducation des adultes

Contexte de l'éducation des adultes : des signes d’amélioration

Des indicateurs de contexte en évolution

Au cours des années, l'ICÉA a développé quatre indicateurs afin de mieux définir le contexte de l’éducation des adultes. Ces indicateurs, qui puisent dans les données produites annuellement par le ministère de l’Éducation et les compilations réalisées par Statistique Canada, soulignent une évolution concernant la diplomation des adultes et leur situation à l’égard de la formation ou de l’emploi.

Voici le portrait de la situation des adultes en 2021 : 

  • 18 % des jeunes adultes n’obtiennent pas de diplôme avant l’âge de 20 ans;
  • 19 % des jeunes de moins de 20 ans passent du secteur des jeunes à celui des adultes sans avoir obtenu de diplôme;
  • environ 22 % des personnes de 25 à 64 ans sans diplôme d’études secondaires seraient inscrites à la formation générale des adultes; et
  • moins de 10 % des jeunes adultes de 15 à 29 ans ne sont ni en emploi ni aux études.

1. Diplomation avant l’âge de 20 ans

Ce premier indicateur révèle que 18 % des jeunes adultes n’avaient pas obtenu de première qualification avant l’âge de 20 ans, en 2018-2019. Voilà un premier signe de l’amélioration de la situation des jeunes adultes, dont la proportion de sans diplôme à l’âge de 20 ans a reculée de dix points de pourcentage au cours d’une décennie. 

Figure 1

Taux d'obtention d'une première qualification avant l'âge de 20 ans, Québec, 2009 à 2019

Ce constat ne doit pas nous faire oublier qu’une situation de faible scolarisation ou qualification constitue une source d’exclusion sociale dans un contexte de société du savoir où la demande de nouvelles connaissances et de nouvelles compétences est à la hausse.

L’amélioration constatée ici est partagée entre la croissance de l’obtention du diplôme d’études secondaires (7 points de pourcentage depuis 2008-2009) et celle de l’obtention d’autres types de qualifications1 (3 points de pourcentage depuis 2008-2009). Cela dit, la formation professionnelle représente seulement 1,5 % des diplômes obtenus par les moins de 20 en 2018-2019 et cette part de la diplomation chez les jeunes adultes est à la baisse depuis 2014-2015.

Rappelons en terminant que nos précédentes analyses de cet indicateur menaient à des constats beaucoup plus inquiétants. En 2016, le taux de personnes sans diplôme à l’âge de 20 ans observé au début des années 2010 était comparable à celui du milieu des années 1990, signe que la situation ne s’était pas améliorée au cours des années (Actualités ICÉA, 15 décembre 2016).

2. Passage à la FGA sans diplôme avant l'âge de 20 ans

Un second indicateur de contexte révèle que de moins en moins d’élèves passent du secteur des jeunes à celui des adultes sans avoir obtenu le diplôme d’études secondaires. En effet, la proportion de jeunes qui sont passés à la formation générale des adultes (FGA) sans interrompre leurs études est passée de 20 %, en 2010-2011, à 19 %, en 2016-2017.

Figure 2

Passage à la FGA avant l'âge de 20 ans sans avoir obtenu de diplôme, Québec, 2018

Les données de cet indicateur n’ont pas été mises à jour depuis 2019. Cela dit, elles laissent croire à une amélioration de la situation des jeunes adultes qui sont de plus en plus nombreux à obtenir une première qualification avant l’âge de 20 ans. N’oublions pas que le taux d’obtention du DES est passé de 70 %, en 2010-2011, à 75 %, en 2016-2017 (voir la figure 1).

3. Les adultes sans diplôme qui participent à la FGA

Dans ce troisième indicateur, l'ICÉA met à profit plusieurs données compilées par Statistique Canada afin d’estimer la proportion d’adultes de 25 à 64 ans qui seraient inscrits à la formation générale des adultes (FGA) sans avoir de diplôme. Nos estimations révèlent que cette proportion serait à la hausse ces dernières années : passant de 18,4 %, en 2014-2015, à 22,2 %, en 2018-2019.

Figure 3

Estimation du pourcentage d'adulte de 25 à 64 ans sans diplôme inscrits à la FGA, Québec, 2015 à 2019

Ainsi, environ 22 % des adultes de 25 à 64 ans sans diplôme d’études secondaires seraient inscrits à la FGA. Parallèlement, Statistique Canada estime que le nombre d’adultes de 25 à 64 ans sans diplôme a diminué de 15 % entre 2014-2015 et 2018-2019 (87 962 personnes de moins). Par ailleurs, les données du ministère de l’Éducation révèlent une augmentation de 2 % du nombre d’inscriptions d’adultes de 25 à 64 ans à la FGA pour la même période : 108 812 inscriptions à la FGA chez les 25 à 64 ans en 2014-2015, contre 111 710 en 2018-2019.

4. Les 15 à 29 ans ni en emploi ni aux études

Le quatrième indicateur de contexte présente un coup d’œil sur la situation d’activité des jeunes adultes de 15 à 29 ans. Les données recueillies révèlent que moins de 10 % d’entre eux n’étaient ni en emploi ni aux études en 2019.

Il est intéressant de constater que ce taux a diminué de près de cinq points de pourcentage depuis 2014. En 2019 (tout comme en 2018 et en 2017), le Québec affichait le plus bas taux d’adultes de 15 à 29 ans ni aux études ni en emploi ou en formation (NEET) parmi les provinces canadiennes. 

Cet indicateur témoigne de l’inactivité de jeunes adultes qui devrait en toute logique faire partie de la « population active ». Pourtant, ces personnes ne sont pas à la recherche d’emploi, pas plus qu’elles ne sont en formation, au chômage ou en emploi. Que cette situation résulte ou non de leur choix, il faut être sensible au fait qu’elles sont plus susceptibles que les autres de connaître des difficultés sociales et économiques, au même titre que des personnes sans diplôme ou faiblement scolarisées.

Figure 4

Les 15 à 29 ans ni en emploi ni aux études, Québec, Canada, OCDE, années 2011, 2014, 2017 et 2019

Encore et toujours des personnes à risque d’exclusion

Les indicateurs de contexte présentés ici mettent en lumière plusieurs indices de l’amélioration de la situation des adultes. En ce qui concerne les jeunes adultes, on y découvre que moins de 20 % d’entre eux sont susceptibles de ne pas avoir de diplôme d’études secondaires et qu’ils sont moins de 10 % à n’être ni en emploi ni aux études. Par ailleurs, en ce qui concerne les adultes de 25 à 64 ans, on y découvre qu’ils sont moins nombreux à ne pas avoir de diplôme et que ceux qui n’en ont pas seraient plus nombreux à s’inscrire à la FGA.

Cela dit, ces indicateurs soulignent également le fait que notre société compte toujours des personnes à risque d’exclusion. En effet, il est difficile de ne pas associer à des situations d’exclusion des facteurs comme l’absence de diplôme et de qualification à l’âge adulte ou l’inactivité sur le marché du travail. De fait, il s’agit de réalités que vivent bien des personnes vulnérables (indicateurs de la section Populations marginalisées), notamment les bénéficiaires de l’aide sociale. Selon un rapport statistique du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, près 50 % de la clientèle des programmes d'assistance sociale du Québec n’avait pas de diplôme en 2020 (MTESS, 2020).

Les améliorations à venir dans notre système d’éducation doivent tenir compte de ces réalités. Elles doivent faire en sorte que la qualification à l’âge adulte, l’accès à la formation tout au long de la vie et la participation au marché du travail deviennent des droits pour tous les adultes! De tels droits contribueraient à la réussite éducative tout au long de la vie.

Références

ICÉA (décembre 2016) « Les indicateurs du contexte de l’éducation des adultes », Actualités ICÉA, 15 décembre 2016. [En ligne] https://icea.qc.ca/fr/actualites/les-indicateurs-du-contexte-de-l%e2%80%99%c3%a9ducation-des-adultes (Consulté le 10 février 2021).

MTESS (2020). Rapport statistique sur la clientèle des programmes d'assistance sociale, Direction de l'analyse et de l'information de gestion, Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, décembre 2020. [En ligne] https://www.mtess.gouv.qc.ca/publications/pdf/00_AS-statistiques-2020-12.pdf (Consulté le 11 février 2021).